Je bouge donc je grandis !

Je bouge donc je grandis !
05.04.2019 Réflexion sur Temps de lecture : 5 min

Le chemin du développement psychomoteur.

 Mais qu’est-ce donc que le “développement psychomoteur” ? C’est un chemin semé de découvertes et d’embûches, propre à chaque enfant selon son histoire. C’est un ensemble complexe, s’appuyant à la fois sur l’évolution de ses compétences relationnelles, de ses capacités motrices et du langage.

 

Comment s’y retrouver en tant que parent ?

Le mouvement est un pilier essentiel de l’apprentissage du jeune enfant. Voici donc une invitation à suivre votre enfant dans ses expériences motrices en observant ce qui les facilite et ce qui les freine.

Quelques repères sur le chemin du développement psychomoteur :

  • tenir sa tête
  • se retourner
  • ramper en arrière, puis en avant (souvent)
  • se mettre à 4 pattes et se retrouver assis
  • avancer à 4 pattes, et découvrir les escaliers, le canapé… et le toboggan !
  • se mettre à genoux
  • se mettre debout
  • marcher en se tenant aux meubles
  • et marcher tout seul !

Ce sont des étapes souhaitées mais par lesquelles l’enfant ne passe pas toujours…

Que fait le bébé quand on a l’impression qu’il ne fait rien?

D’abord il regarde, il vous regarde, et très vite il commence à imiter. C’est comme cela que viendra son premier sourire. Tirez-lui la langue … il y a des chances qu’il essaye aussi. Parlez-lui un peu, laissez du silence tout en continuant de le regarder… il vous répond !

Il vous sent : votre odeur bien sûr, mais aussi votre corps. D’ailleurs êtes-vous tendu ou détendu ? Il le sent souvent avant vous ! Il découvre son corps à chaque fois qu’il bouge, mais aussi à chaque fois que vous le touchez (câlins, change, biberon…). Votre bébé va découvrir ce qui l’entoure au travers de ses 5 sens. Souvent l’exploration commence avec la bouche, outil particulièrement efficace pour connaître la texture, le volume, si c’est “à lui ou pas”.

Vous pouvez l’aider à développer ses sensations par exemple en lui permettant d’explorer pieds nus, en le laissant patouiller, en lui chantant des comptines…

Qu’apprend votre enfant quand il bouge ?

Commencez par vous mettre par terre, à plat ventre à côté de lui et observez-le. Peut-il bouger librement ? A-t-il assez de place autour de lui ? A-t-il envie d’explorer ? Il est important de le laisser faire, à son propre rythme.

Au cours de ces étapes, il est courant d’avoir envie de faire à la place de l’enfant, d’avoir peur et de lui transmettre, de ressentir un manque de créativité… Rien de plus normal. Profitez de l’occasion pour le regarder faire et peut être voir le monde différemment : le toboggan ne se descend-il vraiment qu’assis ? Ne peut-on jouer qu’avec des jouets ? Une casserole n’est-elle pas un chouette tambour ?

Pour que ses mouvements deviennent de plus en plus précis, il va essayer, se tromper, faire et refaire. Que d’énergie pour combiner les actions des jambes, des bras, du dos, des doigts. Mais quelle fierté dans son regard quand il y arrive enfin !

Plus l’enfant aura eu d’occasions d’explorer, d’expérimenter sous le regard attentif et les encouragements des adultes, plus il aura accumulé des savoirs indispensables à ses apprentissages futurs. Ce sont des bases essentielles pour le repérage dans l’espace, la compréhension du temps qui passe, sa confiance en lui.

Bien sûr cela n’est possible que si nous assurons sa sécurité ! Il est parfois difficile de choisir quand le laisser explorer et quand lui fixer des limites. Tout n’est pas possible partout, tout le temps, avec tout le monde. Le développement psychomoteur c’est aussi apprendre à gérer ses émotions et sa relation à l’autre. Là encore l’enfant a besoin de vos paroles pour comprendre ce qu’il vit.

Et quand tout ne se passe pas comme prévu ?

Quand au lieu de parler couches, layettes ou sourires aux anges, on vous parle examens complémentaires, handicap et consultations spécialisées… Les repères sont malmenés, les projets sont bouleversés. La confiance, déjà souvent fragilisée à l’arrivée d’un enfant, est ébranlée. Les conseils sont alors, parfois autant recherchés qu’insupportables : nombreux, contradictoires, à contretemps… Faites vous confiance, et faites avec ceux qui vous parlent.

Face à un enfant différent, l’entourage adopte parfois l’une ou l’autre de ces 2 attitudes :

  • La sur-protection : c’est devancer tous les besoins de l’enfant (qu’il soit différent ou non d’ailleurs), mais cela le prive d’expériences. Comme expliqué plus haut, l’enfant apprend à partir des expériences sensorielles et motrices. Si l’on fait tout à sa place, il ne peut pas mettre son cerveau en condition pour apprendre à apprendre.
  • La sur-stimulation : c’est fournir à l’enfant plus d’expériences sensorielles et motrices que son cerveau ne peut en recevoir. Si les envies de « réparer », de compenser, de faire progresser un enfant sont naturelles, il a surtout besoin de vos câlins, de vos sourires, de vous dans le plaisir du partage, sans enjeux.

Ces deux attitudes sont, dans une certaine mesure, assez communes à tous les parents ! Le défi est peut être de trouver un juste équilibre entre vos besoins et les siens.

Chacun son rythme, chacun sa route !

 

Chaque personne a un rythme qui lui est propre. C’est vrai pour votre enfant et pour vous ! Prenez le temps de vous apprivoiser. La route sera parfois plus escarpée, plus tortueuse, mais l’essentiel est d’éveiller son envie de faire et son plaisir à être.

A-t-il besoin de jouets pour grandir ?

Oui et non, il a surtout besoin de jouer. Son premier jouet reste son corps, et le premier jouet interactif c’est vous* ! Restez simples ! Souvenez-vous qu’à cet âge le papier cadeau a souvent bien plus de succès que le cadeau lui-même.

Si vous avez des questions, des inquiétudes, autour du développement de votre enfant, n’hésitez pas à demander conseil à des professionnels de santé (pédiatre, psychomotricien, orthophoniste,… ). Vous êtes le premier expert de votre enfant ! Ne restez pas avec des doutes!

Bettina, Charline, Jennifer et Patricia à l’écriture
Emilie, Thomas et Yannick à la relecture
Pour le Collectif Communic’Actif des Psychomotriciens

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